" Le roman de Robin et Mélissandre ", par la classe de 5eF du collège La Forêt de Saint Genix sur Guiers en 2013-2014

Dans la plaine de Grésin, on apercevait deux petites carrioles. Elles avançaient à allure lente mais de manière régulière. A l’intérieur de celle de Mélissandre, deux jeunes gens jouaient aux cartes. Ils faisaient une bataille. Mélissandre était assise sur un coffre. Elle rêvassait en regardant par la petite ouverture qui servait de fenêtre. Son petit cousin qui venait de gagner sa partie, sautait de joie. Il faisait bon vivre dans cette carriole, bien qu'elle fusse très petite et remplie de matériel de jonglage, de chant et de musique. Les instruments étaient entassés, dans le coffre sous Mélissandre. Un petit seau, à côte du banc où jouaient les enfants, faisait office d’évier. Quelques assiettes s’empilaient dedans. La réserve de nourriture, très peu fournie, se trouvait sur la petite étagère au-dessus. Il y avait 6 ou 7 pommes, à moitié moisies, une grosse courge et un pot de lait. A l'avant, se trouvait Aélis, la mère de Mélissandre et Maric son oncle. Il tenait les rênes du cheval. Dans la seconde carriole, encore des instruments tels que la harpe de Mélissandre et le biniou d'Enguerrant, le frère ainé d'Aélis. Sur le banc, Aénor, la tante de Mélissandre, travaillait l'histoire qu'elle allait conter. Son mari l'écoutait. Il était assis à l'avant. Sur son visage se lisait un air sérieux. Il était inquiet. Où mangeraient-ils ce soir ? Ils avaient roulé toute la nuit, parcouru sept lieues et ils étaient très fatigués. Les chevaux n'avançaient presque plus. Ils s’arrêtèrent à Rochefort puis sortirent la nourriture. Tout le monde put manger une pomme presque pourrie et boire un verre de lait. Mélissandre n'osait pas manger, alors elle finit par s'endormir dans l'herbe fraîche. Le lendemain, ils repartirent tôt, ils n'avaient pas pris beaucoup de force pendant la nuit. Ils étaient très pâles. Ils arrivèrent dans un nouveau petit village et les gens leur donnèrent des sous tellement ils leurs faisaient pitié. Ils s'arrêtèrent une journée dans ce petit coin perdu mais mirent beaucoup de temps à décharger tout le matériel. Le soir venu, ils firent une représentation, mais la recette ne fut pas grande. Ils purent à peine acheter deux miches de pain. Le lendemain, à l'aube, ils repartirent sans perdre de temps … Soudain, la carriole de Mélissandre heurta une pierre sur le chemin. La roue avant gauche s'enleva et continua de dévaler dans la pente. Ennuyée, Aélis demanda à sa fille d'aller chercher la roue qui maintenant était loin. Elle descendit dans la pente en herbe et elle vit la roue arrêter sa course juste avant la rivière. Elle la ramassa, et revint vers la carriole, où elle piétina dans la boue avant de donner la roue à sa mère.

C'était un triste matin d`octobre, il faisait sombre, le vent s'agitait en emportant avec lui les belles feuilles d'arbres jaune, marron et orange en cette dure saison pour les troubadours, l'automne. Très tôt ce matin, la troupe de Mélissandre était partie afin de trouver au plus vite un endroit où pourrait avoir lieu leur spectacle. Pendant plusieurs heures, ils traversèrent de très grandes forêts, quelques petits sentiers, les paysages se ressemblaient puis enfin la carriole s'arrêta devant un petit village. Devant l’église ils rencontrèrent un paysan assez âgé. Il avait les cheveux abimés, très emmêlés. Il portait une longue barbe blanche. L'oncle ainé de Mélissandre parla au paysan ainsi :

« Monsieur, nous sommes une troupe de six troubadours comme vous pouvez le voir. Je vous présente tout d’abord ma sœur Aélïs, ma femme Aénor, mon frère Maric, ma nièce Mélissandre et mes deux neveux. Nous voudrions organiser un spectacle qui aura lieu dès ce soir, mais pour cela, il nous faudrait une petite écurie ou une vielle grange. Possédez-vous cela? Ou bien connaissez vous quelqu'un qui aura l’amabilité de nous louer son écurie ou bien sa grange?

- Je suis ravi de faire votre connaissance ! Je possède une écurie. Suivez-moi donc ! » Le vieil homme aux cheveux bouclés les dirigea vers son écurie qui se trouvait à la lisière de la forêt. La troupe fit donc halte dans ce charmant petit endroit ! A présent, ils étaient temps pour eux de commencer l'installation, ils allèrent avec l'accord du paysan chercher quelque bottes de pailles pour les spectateurs qu'ils attendaient ce soir. Les femmes se dirigeaient vers la forêt, elles ramassèrent une charrette pleine de branchages, de feuilles et de fruits. Elles s'installèrent dans un coin d'herbe sous un arbre assez imposant, ici elles étaient à l'abri du vent. Elles nouaient ensemble les différentes couleurs de feuilles, leur objectif était de fabriquer de nombreuses guirlandes qu'elles suspendraient au mur. Les femmes rassemblèrent différentes petites corbeilles, elles placèrent à l'intérieur différents fruits secs d'automne.

Le paysan leur demanda ce qu'il pouvait faire pour les aider. Aélis,la mère de Mélissandre et aussi la chef de la troupe, elle dit qu'elle était d'accord pour qu'il aille à la ville chercher des gens pour le spectacle. Le soir venu tout le village se réunit dans une espèce d’écurie transformée en salle de spectacle. Les villageois s’assirent sur quelques bottes de foin et commencèrent à s’inquiéter d'être venus pour rien. Quand tout à coup, Mélissandre entra sur scène et commença à jouer un air avec sa harpe jusqu'à ce que sa tante Aénor la rejoigne. Cette dernière se mit à raconter une histoire. Soudain Mélissandre s'arrêta de jouer. Une musique joyeuse retentit depuis les coulisses et Aénor conta son histoire:« Il était une fois deux jeunes orphelins qui adoraient jouer (les cousins de Mélissandre vinrent en scène). Un jour, alors qu'ils s'amusaient à “saute mouton” en jonglant avec des pierres, un roi (Enguerrant, l'oncle aîné de Mélissandre) qui passait par là par hasard, les vit et les adopta voyant qu'ils étaient orphelins ». Une fois cette histoire terminée, Mélissandre retourna sur scène suivie de sa mère et de son oncle cadet Maric, puis ils commencèrent à chanter. Pendant ce temps, les jongleurs passèrent dans les rangs ramasser la recette. Une fois les paysans partis, les troubadours vérifièrent leur butin. Avec déception, il était maigre. Alors Aélis dit :

« On n'a pas eu beaucoup d'argent mais on fera mieux la prochaine fois. Il n'y a pas de quoi désespérer.

- Les paysans sont pauvres ici,dit Pierrot le paysan.

- Au fait combien vous devons-nous pour l'écurie ?

- Une pièce suffira, répondit le paysan. » Une fois Pierrot parti, les troubadours décidèrent de faire une réunion de famille pour parler des problèmes qu'ils avaient. Aélis dit :

« Nous devons trouver un artisan qui puisse réparer la roue de notre carriole.

-Tu as raison, s'écria Maric, mais nous n'avons presque plus d'argent, il faudrait que nous fassions un autre spectacle mais ailleurs car les gens sont trop pauvres ici.

- Dans ce cas, déclara Enguerrant, allons au château de saint Genix sur Guiers. C'est à quelques heures de marche de ce village.

- Non, chuchota Aélis, vous savez que depuis la naissance de Mélissandre j'essaye d'éviter ce château et que je ne veux plus y retourner.

- Nous n'avons pas le choix, répliqua Aénor.

-Très bien nous irons là-bas à l’aurore.» La réunion finie, la famille alla se coucher. Mélissandre se demanda pourquoi sa mère ne voulait pas aller dans ce château précisément et y pensa toute la nuit.

 

Robin était dans sa chambre il s'habillait pour partir s'entrainer au combat. Il enfila sa cotte de maille , ses chausses , mis ses éperons , enfila son heaume , prit son écu , sortit du château et partit à l'orée du bois . C’était un garçon plutôt petit pour son âge, brun avec la peau mate. A son grand regret, il portait un grain de beauté en forme de V sur la joue, qui lui attirait les quolibets des autres garçons.

Quand il arriva sur le terrain d’entraînement, il vit Einold qui ricana :

«  Tu as ouï ? Aujourd'hui tu vas t'entrainer contre moi en premier. Mais il faudrait que tu t'entraines à tenir une épée et que tu t'échauffe car tu es en retard ». Tous les autres autour de lui explosaient de rire . Robin grommela :

« Au moins j'aurai la chance de te battre .

- Pardon ? , s’écria Einold , je n'ai pas compris ce que tu as dit.

- En place pour l'échauffement ! » cria le maitre d'armes, empêchant Robin de répondre. Einold et Robin courraient tout le long du chemin de la forêt. En silence Einold dépassa Robin avec ses grandes jambes. Comme Robin était plus petit , il devait courir plus vite et faire de plus grandes enjambées . Du coup il se fatiguait plus vite que les autres. Einold cria :

« Alors petit Robin déjà fatigué ? ton grain de beauté pèse trop lourd sur ta joue ? »

Robin, essoufflé, haleta :

« Non ! je … ne suis … pas … fatigué.

– Par ici, vociféra le maitre d'arme, l'échauffement est terminé prenez vos armes. » Einold et Robin prirent une épée . Ils s’exerçaient sur un grand pieu en bois .Après s’être entraineés tous les deux sur un épouvantail ils combattirent en duel l'un contre l'autre Einold prit son élan et frappa l'épée de Robin et il le blessa au bras heureusement ce n’était qu'une égratinure. Robin ramassa son arme et la lança de toute ses forces, elle arriva au pied du maître d'armes. Une fois de plus Robin avait été humillié. Il rentra au chateau en courant sous le rire de ses camarades de combats .

Robin alla dans sa chambre pour se reposer un peu. Au bout d'une bonne demi-heure, il repartit s'entrainer à la quintaine pour devenir meilleur et tenir tête à ses compères. Quand il arriva devant le mannequin qui servait à la quintaine, il vit qu'Einold et ses complices l'attendaient. Déterminé, il n'y fit pas attention et commença son entraînement. Einold l'interpela :

« Alors tête de piaf on se muscle ? » Les autres ricanèrent. Robin, agacé donna un violent coup dans le mannequin qui tourna rapidement. La cotte de maille qui recouvrait l'objet s'envola sur Robin. Ce dernier vacilla et bascula en arrière. Einold et ses amis pouffèrent et reprirent leurs moqueries de plus belle. Énervé et humilié ,Robin poussa Einold qui lui assena un violent coup de poing sur le crâne. Les garçons d'écurie volèrent à la rescousse de Robin, avec des épées en bois qui traînaient là. Ils se battirent avec Robin contre leurs assaillants. Soudain, le seigneur du château, Arthur,le père de Robin, intervint,et sépara les bagarreurs. Il demanda à Robin :

« Qui est à l'origine de ce malentendu?

- C'est moi, avoua Robin, j'ai poussé Einold qui s'est défendu. » Le père et le fils prirent la direction du donjon. Robin vit l’air un peu stupide d’Einol qui s’attenait à être dénoncé et se vit finalement disculpé par le garçon dont il avait l’habitude de tant se poquer. En chemin, Arthur et Robin entendirent des bribes de conversation: « …nous a défendus…reconnaissant…pas dénoncer… » Robin s’excusa auprès de son père de s'être battu. Mais celui-ci ne voulut rien entendre et lui dit que ce n’était pas digne de son rang. Il fut puni dans sa chambre et eut l'interdiction d'en sortir jusqu'aux diner.

Le soir avant de coucher,Arthur entra dans la chambre de Robin,lui dit :

« Mon fils j'ai très bien compris que ce n’était pas toi qui avais commencé cette bagarre, je suis fier de ta loyauté envers tes camarades. Pour oublier ça ,demain nous irons chasser, tu devras être prêt, on se lève très tôt.

- Bien père, répondit Robin. Cela arrangeait Robin, il avait besoin de prendre l'air et d'éviter les moqueries de tous les jours. Le lendemain matin à l'aube, un serviteur vint le réveiller et lui dit de s'habiller. Robin prit ses affaires : il passa son caleçon, son bliaut et accrocha sa ceinture. Il mit son surcot et enfila ses chausses. Il alla prendre son petit déjeuner : une pomme, du pain et courut rejoindre son père. Ils allèrent chercher des chevaux, ils partirent pour la chasse. Arrivés au coeur de la forêt, ils lâchèrent leur meute de chiens et leurs faucons, quand soudain ils entendirent un gromellement de sanglier, les chiens se mirent à aboyer, le sanglier déboula vers la clairière et s'arrêta, il était encerclé. Le seigneur Arthur s'exclama :

« Regardez moi faire, fils ! » Il attrapa sa lance et l'envoya d'une telle agilité que le sanglier ne put l'éviter. Robin s'empressa de l'attacher et d'appeler ses serviteurs pour emmener l'animal. Plus aucun bruit, la forêt était devenue immobile et muette ! Néanmoins Robin aperçut de minuscules traces de lapins, encore fraiches. Le père et le fils avait reconnu une petite masse blanche, c'étaient un lièvre et une hase. ” A ton tour Robin, ne me déçois pas! “déclara Arthur. Robin brandit son arc, visa, mais rata sa cible. ” Recommence! ” Le jeune homme se concentra, décocha deux flèches à la suite et ne rata le lièvre ni la hase. Le père de Robin le félicita. Ils emportèrent le butin et rentrèrent, heureux de cette matinée.

 

A la tombée de la nuit, Arthur rentra de la chasse avec son fils et quelques serviteurs qui les aidaient à ramener le gibier. Aujourd’hui, la chasse avait été bonne. Ils ramenèrent deux cerfs, un sanglier, trois lapins et un jeune  faon. En arrivant au château, ils découvrirent qu’une troupe de troubadours était arrivée pendant la journée. Robin était fou de joie car il adorait ce genre de distractions si rares dans ces campagnes à l’écart des routes principales. Les serviteurs allèrent déposer le gibier aux cuisines et Arthur décida d’organiser un grand banquet le lendemain soir en l’honneur de cette chasse et pour profiter de la présence des troubadours.
Arthur invita également plusieurs seigneurs des environs .
Mélissandre était toute excitée de  jouer de la harpe devant  plusieurs seigneurs, ce qui était rare à cette époque et très impressionnant.
Les invités arrivèrent. Le banquet était prêt. Les tables étaient alignées et elles dégageaient une bonne odeur de viande.
Le sanglier trônait au milieu des tables. Les deux cousins de Mélissandre firent leur entrée en effectuant des sauts périlleux. Puis les deux oncles arrivèrent en jonglant. Mélissandre  accompagnée de sa mère pénétra dans la salle. Elle n’osait  s’avancer. C’était la première fois  pour elle qu’elle  allait  chanter et en même temps jouer de la harpe. Elle avait peur de se tromper.
Le seigneur leva son verre en l’honneur de son fils qui était allés pour la première fois à la chasse, dans son verre, il y avait du vin aux herbes. Il but une grosse gorgée, puis reposa son  verre. Le banquet continua sans problème...Mélissandre était heureuse, elle n’avait pas fait de fausse note pendant sa chanson et elle se sentait soulagée. Elle était émerveillée par toute cette  nourriture.
Elle qui n’avait l’habitude de manger  seulement quelques pommes de terre...
Il était très tard quand le banquet se termina, le seigneur invita chaque seigneur dans une magnifique chambre. Les troubadours durent se contenter de la salle de garde.

Après le banquet, Arthur ressentit soudain un mal de tête insupportable , il se sentit fatigué et décida de se reposer pendant un moment. Il pensait que la journée l'avait épuisé mais il commençait à perdre ses couleurs , il devenait pâle. Seul dans sa chambre , la souffrance le paralysait et elle prit le dessus : Parler devenait difficile. Après quelques heures de repos , il décida de se lever de son lit mais il trébucha sur un tapis de sa chambre. Pendant ce temps , Robin s'était allongé et commençait à dormir . Il entendit un bruit violant qui provenait de la chambre d'Arthur. Robin s'empressa de monter les escaliers pour voir se qu'il se passait. Quand il entra dans là chambre ,il vit de nombreuses servantes autour de Arthur. Il était dans un piteux état , très pâle… Robin paniqué s'empressa d'aller chercher le chapelain du château. Le chapelain entra dans la chambre de Arthur et récita , agenouillé une longue prière. Malheureusement rien n'y fit , Arthur ne se réveilla pas. Robin, debout contre le mur dans un coin commençait à se demander si les prières du chapelain auraient vraiment de l’effet. Il sortit violemment de la pièce et arpenta le couloir dans tous les sens. Soudain, il vit arriver près de lui deux femmes de la troupe de troubadours. La première se présenta :

« Je m’appelle Aelis. Nous avons entendu de l’agitation et un serviteur nous a prévenus de la terrible nouvelle. Je ne sais pas si vous avez un médecin au château, mais dans le cas contraire, je peux vous proposer mes services. A force de voyager, j’ai acquis quelques connaissances sur les plantes, les maladies et les façons de guérir les gens. Souhaitez-vous que je me rende au chevet de votre père ?

– Dépêchez-vous, la bouscula Robin. Dans tous les cas, vous ne pourrez pas être plus inefficace que ce gros lourdeau de chapelain. Il ajouta, les larmes aux yeux : Mon père est en train de mourir, et il ne trouve rien de plus malin à faire que de réciter des rosaires. »

Mélissandre, prise de pitié pour l’angoisse du jeune homme tenta de le rassurer : « Ma mère ne se vantera pas parce que ce n’est pas dans ses habitudes, mais dans les villes où nous avons l’habitude de passer les gens viennent la voir de loin pour entendre ses conseils sur leurs maladies. Elle saura identifier le mal de votre père, et peut-être le guérir. » Robin la remercia d’un maigre sourire.

Aelis s’assit sur le lit à côté d’Arthur. Mélissandre remarqua un tremblement dans ses mains qu’elle attribua à l’anxiété de soigner un seigneur de haut rang. Sa mère toucha le front du malade, prit son pouls, examina sa langue, le blanc de ses yeux. Le malade n’avait aucune réaction. Lorsqu’elle se pencha et respira son haleine, elle se releva brusquement et annonça d’une voix rauque :

« Cet homme a été empoisonné avec de l’écorce de barilane. C’est un poison extrêmement puissant, mais qui a un goût assez fort. Notre chance est que pour être dissimulé dans les aliments sans que l’on sente son goût, il a fallu le diluer. Son action sera donc plus lente. Je vais lui donner des plantes pour ralentir la montée du poison vers le centre de vie du seigneur. Mais il faudra trouver rapidement l’antidote. Il s’agit d’une fleur que je connais. Mélissandre aussi tu la connais bien. Demain je t’expliquerai en détail comment la trouver à coup sûr, et tu partiras à sa recherche. J resterai pour maintenir le seigneur en vie jusqu’à ton retour.

 

Remue-ménage au château

 

Le lendemain matin, Robin se réveilla un peu fatigué ,il n'avait pas bien dormi en pensant à tous les agitements de la veille : il n'avait qu' une chose en tête :sauver son père. Il décida d'établir un conseil de guerre. Il choisit de réunir la troupe de troubadours et les conseillers de son père; il avait choisit les troubadours car ils s'étaient proposés pour soigner son père et les conseillers car Robin avait confiance en eux. s se réunirent tous autour de la table où se déroulait le banquet de la veille. Dès que Mélissandre et Aélis entrèrent dans la salle ,Robin accourut vers elle et leur demanda

: « Alors, comment va-t-il ?

- Il est toujours endormi » répondit Mélissandre. Il était inquiet ,mais il savait que cette nouvelle ne devait pas sortir du château, sinon la seigneurie serait en danger. Robin ,se dit qu'il fallait déguiser un des troubadours en son père, ainsi si c'était quelqu'un à l'intérieur du château, qui avait empoisonné son père, il ne saurait pas si sa ruse avait fonctionné. Robin prit d'abord la parole :

« Bonjour à tous, l'heure est grave, et il faut agir vite ; je vous propose quelque chose: un des troubadours devrait se déguiser en mon père. Ainsi, personne ne serait au courant de cette affreuse nouvelle .

- C'est une bonne idée, mais tout de même dangereuse, déclara un des conseiller du seigneur. Qui pourrait tenir un tel rôle ?

- Je veux bien le faire, déclara une voix très grave ». La voix venait du fond de la pièce, c'était celle d'un homme. Lorsqu'il sortit de l'ombre , Robin reconnut aussitôt le joueur de biniou d'hier soir . Il était plutôt grand et il ferait parfaitement le rôle de son père. Robin fut rassuré. L'homme s'appelait Enguerrant, c'était l'oncle aîné de Mélissandre . Puis on décida de qui partirai chercher le remède et naturellement ce fut Mélissandre qui fut choisie grâce à sa connaissance des plantes et leurs bienfaits . Sa mère répéta qu'elle resterait là pour s'occuper d'Arthur . Mais il fallait quelqu'un pour accompagner Mélissandre. Robin voulait le faire car il voulait sauver son père. Mais les conseillers , exprimèrent leur désaccord : « Non, Robin, si jamais tu ne revenais pas qui serait notre seigneur ? Qui nous dirigerait? Et puis c'est bien trop dangereux . J'ai fait une promesse à votre père celle de toujours veiller sur vous quoi qu'il se passe .Je tiendrais cette promesse , et c'est pour cela que je ne vous laisserais pas sortir.» Robin , était furieux , mais il accepta tout de même cette décision . On décida que ce serait Maric , l'oncle cadet qui serait en charge d'accompagner Mélissandre .

Melissandre et Maric partirent du château afin d'aller chercher les herbes pour sauver Arthur de l'empoisonnement. Ils traversèrent un bois sombre, puis s'arrêtèrent dans une clairière car la nuit tombait. Puis, Melissandre et Maric s'allongèrent et s'endormirent. Pendant qu'ils dormaient, Robin sortit en cachette du château car il avait envie de sauver son père et il voulait parler à Melissandre car elle l'intriguait, il sentait qu'il se passait quelque chose entre eux. Melissandre et Maric se levèrent et virent Robin devant eux ‘

« Que fais-tu ici? demanda Mélissandre

- Je viens vous aidez à chercher le remède, s'exclama Robin.

- Laisse le, il n'a qu'à venir avec nous, soupira Maric. Pour ne pas te faire repérer, on va t'appeler Martin. »

 

Pour dissimuler l'identité de Robin, ils décidèrent de lui apprendre un tour, dans le but qu'il se fasse passer pour un troubadour. Pour commencer ,ils essayèrent de lui faire jouer du pipeau. Il retint son air puis expira si fort que le son qui en sortit fut tellement strident qu'il fit fuir tous les oiseaux de la région. Melissandre et Maric décidèrent de lui apprendre autre chose pendant le temps qui leur restait. Ils pensèrent alors à lui enseigner le biniou. Il prit l'instrument de ses mains et appuya tellement brutalement sur le sac rempli d'air qu'il lui explosa à la figure. Maric et Mélissandre explosèrent de rire. Il lui choisirent finalement les nacaires et il y arriva. Ils prirent la route après la leçon de musique, et ils s'arrêtèrent au bout de 3 heure de marche. Ils déballèrent leur casse-croute et mangèrent. Puis ils repartirent. Mélissandre resta en retrait et commença à chuchoter: « J'entend des bruits de sabots! » Personne n'entendit, elle courut vers eux: « J'entend des bruits de sabots, cela vient du Nord! » Robin cria: « Vite ! Nous devons aller nous cacher dans les buissons! » Ils exécutèrent ses ordres et ils se faufilèrent dans les branches. Le bruit approcha et ils virent les soldats passer. « Aucun danger » dit Maric. Ils continuèrent leur chemin. Le soleil disparaissait petit à petit et ils trouvèrent une cabane où ils pourront coucher. Lors de la nuit, ils posèrent leur couverture et ils se blottirent pour se réchauffer. Le lendemain, ils devaient aller au monastère, afin de demander des renseignements sur la localisation de la plante nécessaire pour guérir Arthur du poison qui était en train de le tuer.

 

Au lever du soleil, le petit groupe décida de ce rendre au monastère le plus proche. Ils marchèrent longtemps avant d’atteindre un monastère. Quand ils arrivèrent, ils pénétrèrent dans le cloître. Il entourait un jardin bien entretenu et quelques moines étaient assis autour d’un arbre. Deux allées coupaient le jardin en son milieu et une fontaine jaillissait au croisement. Les cloches de l’église sonnèrent midi. Il serait difficile de trouver un moine disponible pour les aider car après le repas ils iraient directement prier. Il fallait se dépêcher. Tous les moines se dirigeaient déjà vers le réfectoire, quand Mélissandre aperçu au loin un moine de petite taille, près du porche (devant l’église). Il ne semblait pas se dirigeait vers la cantine. Avait-il déjà mangé ? Etait-il privé de repas ? Toutes ces interrogations laissaient Mélissandre perplexe, mais elle se décida à l’approcher. Ce moine se prénommait Pierre. Il leur expliqua qu’il avait déjà mangé car c’était à son tour de faire la garde pendant le repas. Robin lui demanda :

« Y a-t-il un moine qui connaîtrait une herbe pour guérir du poison ?
-Oui, l’infirmier, mais il doit être en train de manger, lui répondit Pierre.
-Pouvez-vous nous conduire jusqu’à lui ? S’il vous plaît… nous sommes très pressés, supplia Mélissandre.

-Non, je suis désolé, mais comme je vous l’ai expliqué, je dois garder l’église. Mais je vous donne l’autorisation de rentrer dans le réfectoire, et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez que c’est Pierre qui vous envoie. L’infirmier sera facilement reconnaissable car contrairement à moi et aux autres moines, sa tunique est blanche. Une dernière chose, il se nomme Alphonse.

-Merci beaucoup Pierre pour tous ces renseignements, lui répondit Maric. »
Et ils partirent en direction du réfectoire, en faisant un signe de reconnaissance au moine. Quand ils entrèrent dans le réfectoire, un brouhaha résonnait. Dans la pièce, presque que des tables. Elles étaient rondes, et accueillaient  4 à 6 personnes. Deux moines étaient debout et faisait le service. Ils portaient un tablier rouge par-dessus leur tunique noir. Effectivement, tous les moines étaient habillés de la même manière. Leur tunique comportait souvent une capuche pointue. Ils entouraient une petite cordelette blanche autour de leur tunique, en guise de ceinture et ils avaient à leurs pieds, des sandales marron. Ils avaient les cheveux à la coupe au bol, c'est-à-dire qu’ils avaient le crâne chauve et des cheveux mi-court autour. Le seul qui était un petit peu différent était l’infirmier. Il était tout au fond de la salle, sur une table à 6 personnes mais il restait une place. Il était effectivement habillé tout en blanc avec une cordelette noir. Mélissandre alla s’assoir à leur table. Elle demanda à Alphonse (l’infirmier) :
« Bonjour, excuser moi de vous déranger dans votre repas, mais connaissez-vous une herbe pour guérir du poison fait à base de racine de badilane ?

-Oui bien sûr, c’est une herbe de grande qualité qui peut soigner bien des blessures. Elle a quatre pétales blancs et triangulaires, et son cœur est jaune.

- Oui, voilà, c’est celle dont ma mère m’a parlé. Où pourrait-on la trouver ?

-Il faudra monter au sommet de la montagne des Bauges et vous la trouverez surement autour d’un lac.

-Merci infiniment, s’exclama Mélissandre en sautant de sa chaise et en rejoignant Maric et Robin. »

Il n’y avait pas une minute à perdre. Robin, Mélissandre et Maric sortirent de la salle du moine qui connaissait les plantes et leurs principales vertus. Le père supérieur se joignit à eux, et leur demanda de prendre un moment pour parler avec lui malgré leur impatience :

- « Le médecin m'a parlé de Arthur, je suis très inquiet pour lui, je prends part à votre tristesse. Je dois vous expliquez quelque chose, je crois savoir pourquoi il lui est arrivé ce malheur »

-Robin, Mélissandre et Maric s'exclamèrent : Nous sommes près à vous écouter !

Le père supérieur commença son explication : Comme vous le savez, votre grand-père, le seigneur Gauthier à donné naissance à deux enfants : Gérald, qui est l'aîné et Benoît qui est le cadet, Benoît a eu un enfant, cet enfant se nommait Garin. Celui-ci à voulu rapidement prendre le pouvoir de son père, il a tenté de l'assassiner, mais il n'y est pas parvenu. Furieux, trompé et terriblement déçu l'Aîné Gérald aurait voulu tuer son fils Garin, mais c’était trop lui demander, il a préféré le bannir et donner son pouvoir à Arthur son neveu.

-Oui, nous comprenons parfaitement, ce traitre Garin n'a pas perdu l'espoir d'usurper un jour le trône qu'il a perdu par ses mauvais actes. Nous vous remercions de nous avoir confié votre temps. Nous pouvons à présent accusé ce traitre Garin, car grâce à vous, nous avons les preuves! Nous sommes si malheureux à cause de lui…

Après avoir festoyé au monastère, ils partirent à la recherche de la fleur guérisseuse. Elle se trouvait au plus haut sommet de la montagne des Bauges. Ils commencèrent à marcher. Arrivés au milieu de la montagne, ils décidèrent de faire une pause car ils étaient très fatigués et avaient très faim. Robin se chargea d'aller chercher à manger pendant que les autres faisaient du feu. Le fils du seigneur avait prévu des pièges pour pouvoir chasser car il savait que ce serait long et difficile de trouver la fleur guérisseuse. Il prit alors le piège de ses mains et le posa près d'un terrier puis alla se cacher en attendant sa proie. Quelques instants plus tard, il vit surgir un couple de lièvres. Ils étaient tout deux marron avec de petites taches blanches sur la tête et étaient plutôt dodus. Ils avançaient tranquillement dans la forêt tandis qu'ils approchaient de plus en plus du piège de Robin. Mais le fils du seigneur voulait essayer de les attraper à la main. Alors il sortit de sa cachette et s’élança sur les deux lièvres. Il réussit à attraper le plus petit mais l'autre s’était enfui. Content de sa réussite, il sautilla de joie. Il abattit le lièvre puis rejoignit Maric et Melissandre qui l'attendaient avec impatience. Il leur montra l' animal et Maric montra son admiration. Mais le travail n'était pas fini. Melissandre prit le lièvre, lui retira la peau, les os et mit le reste sur le feu. Après une longue attente, elle servit sur plusieurs grandes feuilles des morceaux de lièvre à chacun et ils commencèrent tous à manger. Une fois repus, ils continuèrent le chemin jusqu'au sommet de la montagne. 

 

Ils continuèrent de marcher pendant des heures, lorsqu’ils arrivèrent en haut de la montagne et aperçurent un magnifique lac. Il était très clair et qui faisait reflété les rayons du soleil. Il faisait plutôt frais mais c’était agréable. Lorsque Mélissandre arriva et vit le lac elle dit : « Je pense que la plante que nous cherchons se trouve au bord du lac, ce sont les moines qui m’ont dit qu’elle se trouverait là, il faut continuer à monter. » Le lac n’était pas très loin mais la montée était pentu et ils commençaient à fatiguer. Une fois tous près du lac, ils s’arrêtèrent pour admirer la splendeur du lac. Robin était fier d’être arrivé jusqu’ici. Mélissandre cueille une plante et la montra au deux autres : « C’est cette plante que nous cherchons, prenez en assez pour remplir trois sacs différent, ce sera plus prudent. » Ils regardèrent attentivement la plante afin de s’en souvenir et se séparèrent pour faire le tour du lac. Trente minutes plus tard, ils se réunirent tous avec les sacs chargés de la plante qui pourrait guérir le seigneur Arthur. Ils étaient content d’avoir rempli leur tâche car ils pourraient repartir rapidement et ce qu’ils firent.

 

La route fut longue pour redescendre car il s’était mis à pleuvoir. Ils eurent des difficultés à se repérer à travers le mur impénétrable de la pluie. Peu à peu, ils s’aperçurent qu’il s’était égaré. Une ombre passa devant eux. Robin l’appela et lui demanda :

« Où sommes-nous ? Quelle est la ville la plus proche ? – Vous êtes à une lieue de Pont-de-Beauvoisin mon brave ! répondit un homme trempé également par la pluie. Il vous suffit de continuer tout droit dans cette petite vallée et vous y serez. » Robin remercia le paysan, et alla se concerter avec les autres. Il fut décidé qu’il était plus prudent de s’arrêter pour la nuit et de reprendre demain avec davantage de lumière plutôt que de s’égarer encore et de passer la nuit sous la pluie. Ils se rendirent à la ville indiquée par le manant et prirent une chambre dans une auberge.

Après s’être changés, il descendirent dans la salle commune prendre un repas chaud. Ils discutaient à voix basse. Soulagés d’avoir trouvé la plante remède, ils ne purent s’empêcher de plaisanter, et à un moment, outrée d’une blague un peu moqueuse de Robin, Mélissandre s’exclama :

« Robin ! » puis, confuse, elle se tut. Elle espéra que personne dans la salle commune n’avait entendu sa maladresse. Maric qui était positionné face à la salle la parcourut discrètement du regard. Il lui sembla que les autres clients se préoccupaient davantage de leur assiette de soupe que de la conversation qu’ils avaient. Cependant, il resta inquiet.

 

 

Avant de se coucher, Marique, Mélissandre et Robin douteux que quelqu'un connaissent leur véritable identité, barricadèrent la porte avec un lit puis prirent une planche de bois et la mirent de façon a ce que personne ne puisse entrer, puis ils allèrent tous se coucher. Marique se réveille au milieu de la nuit, il avait entendu un frottement à la porte qui cessa rapidement. Il se demanda si quelqu'un connaissait l'identité de Robin. Puis il se rendormit jusqu'au lever du jour. Mélissandre et Robin était déjà en train de se préparer, quand Marique leur dit que quelqu'un était venu gratter à la porte et qu'il fallait redoubler de précaution sinon quelqu'un connaîtrait la véritable identité de Robin. Pour repartir ils prirent toutes les précautions du monde et allèrent en direction du château.

 

Le lendemain, ils partirent à l’aube. Maric leur avait raconté les évènements de la nuit, alors tous marchaient en silence, anxieux. Ils arrivèrent en vue du château dans l’après-midi. Robin les arrêta en chuchotant :

« Il faudrait explorer les environs avant de passer. Le chemin se resserre et il faut passer entre deux falaises pour parvenir au château. C’est l’endroit rêvé pour une embuscade. Je peux essayer de monter dans un arbre pour vérifier. »

Robin grimpa agilement dans un arbre. Sa petite taille qui lui nuisait dans les combats était pour ce genre d’activité un véritable avantage. Il scruta les environs. Rien ne semblait anormal. Il s’apprêtait à redescendre, quand soudain, un reflet attira son regard. Sous un bosquet, des hommes armés se cachaient, mais ils avaient été trahis par un reflet du soleil sur les lames de leurs épées. Robin essaya de regarder les environs. Il lui sembla percevoir des mouvements sous les arbres. Son cœur se serra : tous les accès au château semblaient surveillés. Comment allaient-ils passer ? Ils ne pouvaient pas attendre, son père avait un besoin urgent des plantes. Robin redescendit le plus discrètement possible. Il murmura à l’oreille de ses compagnons :

« Devant nous, à 300 mètres seulement, des hommes armés. Le château semble encerclé. Je ne sais pas comment  nous pourrons faire. J’aurais bien envie de me jeter l’épée haute sur ces chiens pour vous permettre de passer. Malheureusement, je ne suis pas très bon au combat. Ah, si seulement Einold était avec nous…

- Il ne faut pas te laisser abattre, le sermonna Mélissandre. Nous devons trouver une solution, nous n’avons pas le choix ! Rebroussons chemin. Il y a quelques instants, nous avons croisé une métairie. Les paysans qui vivent là accepteront peut-être de nous aider. »

Ils retournèrent en arrière. En apprenant leurs problèmes, les paysans acceptèrent immédiatement de leur apporter de l’aide. Ils chargèrent une charrette avec des sacs de blé. Robin et Maric se camouflèrent sous les sacs. Mélissandre passa rapidement une robe de paysanne, tandis qu’un vieil homme prenait les rênes du vieux cheval qui tirait la carriole. Ils passèrent dans la forêt sans encombre. Mélissandre aperçut un homme qui les observait depuis le sous-bois, mais il ne s’arrêta pas à eux. Il cherchait un groupe constitué de deux jeunes hommes, pas d’un vieillard et d’une gamine.

A leur arrivée au château, ils coururent à la chambre ‘Arthur. Aélis était là, inquiète :

« Enfin, vous voilà. Dépêchons-nous, je ne suis pas sûre de réussir à le maintenir en vie encore longtemps. Le poison a envahi la majeure partie de son corps. Il ne reste en vie que par un miracle. »

Elle prit une poignée de fleurs, les écrasa, en fit sortir un jus légèrement jaune. Elle le mélangea à de l’eau. Robin souleva la tête de son père, pendant qu’Aélis entrouvrait ses lèvres avec une cuillère en bois. Elle glissa une cuillère du liquide. Rien ne se produisit. Elle recommença l’opération de nombreuses fois, jusqu’à ce que le pot contenant le liquide soit vide. Le visage d’Arthur semblait toujours autant inerte. Quelques minutes passèrent. La chambre était plongée dans l’angoisse. Puis, peu à peu, des couleurs envahirent ses joues. Sa respiration sembla reprendre un rythme plus soutenu. Aélis poussa un soupir de soulagement.

« Le remède a agi. Il faut le laisser reposer désormais. Il reprendra connaissance bientôt. »

Robin, Mélissandre et Maric, épuisés mais heureux tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Ils allèrent se reposer, laissant Arthur aux bons soins d’Aélis.

Le lendemain, Robin se rendit dans la chambre de son père. Il devait lui parler, même si celui-ci était encore faible.

 

Robin dit à son père :

«  Père, je dois vous annoncer que c'est votre cousin Garin qui a tout manigancé , qui a organisé votre empoisonnement , il nous a suivi jusqu'au château , et il a encerclé le château.

-Il faut réagir, peut-être qu'en ce moment il prépare une attaque ! Réunis les meilleurs chevaliers et lance une expédition, il faut tuer ce félon.

-Oui, père. »

Robin appela les chevaliers, ils s'organisèrent pour qu'il y ait le moins de blessés possible. Arthur insista pour les accompagner malgré sa fatigue.

Ils sortirent du château et virent une petite armée dont Garin était le meneur.
Robin cria :

« A l'attaque ! »

Le combat commença.

Garin se jeta sur Arthur ; dans la bataille Garin lui cria ces quelques mots :

«  Traître tu m'a pris mon royaume ! »

Arthur prit de colère voulut tuer Garin sur le champ, mais ses forces le trahirent, et il ne put poursuivre son cousin qui fuyait.

Garin prit la fuite en direction de la forêt. Dès que les autres soldats furent faits prisonniers et morts, Arthur lança des hommes à sa poursuite pour le faire pendre.

Le gredin était parti à cheval pour avoir plus de chance de s’en sortir vivant et il avait de l’avance sur la troupe qui le poursuivait.

Robin accompagné des hommes de son père prit les meilleurs chevaux pour que la poursuite soit plus facile et rapide.

Plus tard dans l’après-midi, Robin vit que les traces étaient toutes fraîches, il avait dû s’arrêter pour manger un morceau et repartir plus tard, cela leur laissait du temps pour le rattraper.

Ils progressaient à une allure régulière quand soudain une flèche siffla et se planta dans un arbre qui se trouvait à quelques centimètres du pauvre soldat pris de stupeur.
C’était Garin qui tendait un arc entre ses mains.

Il reprit une flèche dans son carquois et la tira dans le bras d’un soldat qui se tordit de douleur.

Robin descendit de son cheval et fonça sur Garin l’épée levée ; il l’effleura de peu mais Garin à cause du coup d’épée manqué, perdit l’équilibre, tomba dans le ravin qui était derrière lui et sombra.

Robin et ses compagnons rentrèrent au château en ayant accompli leur mission, autrement qu’ils l'avaient prévue initialement.

A son retour, son père le félicita :

« Mon garçon, tu as accompli beaucoup plus que de nombreux garçons de ton âge. Pour honorer ta bravoure et te remercier de m’avoir sauvé la vie, j’ai décidé de t’adouber plus tôt que prévu. La cérémonie aura lieu demain. » Robin, muet, ne put que s’incliner pour montrer son respect et sa gratitude à son père.

Le matin, lors du réveil de Robin, un serviteur vint lui dire :«la cérémonie va commence, veuillez vous préparer rapidement .» Robin était anxieux… Après s'être préparé, il descendit les escaliers à vive allure et entra dans la salle de l'adoubement. On commença à lui apporter des vêtements riches par lesquels il remplaça ses vêtements grossiers. Robin se regarda longuement dans une vitre. On lui apporta aussi son équipement de chevalier. Son père lui donna l'accolade et lui expliqua les devoirs de chevalier. La cérémonie se déroula lentement. « A présent Robin n'est plus un simple écuyer, il est chevalier! » déclara Arthur ; les assistants applaudirent.

 

Apres la guérison d’Arthur et l’adoubement de Robin, Arthur décida de leur avouer qu’ils étaient demi-frère et demi-sœur. Aélis et sa troupe étaient déjà venus au château, et il n’avait pu résister à la beauté et à la grâce de la jeune femme. Une fille était née peu après, mais il ne l’avait jamais su. Aélis lui avait fait cet aveu la veille. Mélissandre et Robin comprirent cette compréhension étrange qu’il y avait entre eux dès le début sans qu’ils se connaissent. Arthur prit Robin et Mélissandre leur expliqua qu’il avait décidé d’adopter sa fille et demanda à Aélis de rester avec eux.
Tous finirent la journée dans la joie.