LE VISAGE

Les yeux : en amande

plissé, ridé, joufflu, bouffi, émacié, osseux, parcheminé

Le nez : aquilin, busqué, retroussé, camus,
 couperosé

Le teint : pâle, blême, blafard, livide, terreux, cireux, jaunâtre, coloré, frais, rose, clair, éclatant, lumineux, rougeaud, congestionné, cramoisi, rubicond, bruni, hâlé, basané, hâve (pâle et décharné), couperosé (rouge violet, surtout au niveau du nez et des pommettes).

 

La silhouette : fluet, dégingandé, menu, trapu, élancé, svelte, râblé, corpulent,

 

Les cheveux : rares, clairsemés, abondants, fournis, épais, frisés, ondulés, bouclés, hérissés, plats, noirs, bruns, châtains, roux, blonds, gris, grisonnants, blancs, longs, courts, en désordre, emmêlés, ébouriffés, hirsutes.

 

La barbe : le collier, les favoris, la moustache, imberbe (qui n'a pas de barbe), glabre (naturellement dépourvu de poils), une barbe courte, taillée, longue, épaisse, en broussaille.

Quelques exemples de portraits :

Le portrait de Cosette (dans les Misérables de Victor Hugo)

Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre. Cosette était maigre et blême. Elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d’ombre profonde étaient presque éteints à force d’avoir pleuré. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de l’angoisse habituelle, qu’on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés. Ses mains étaient, comme sa mère l’avait deviné, « perdues d’engelures ». Le feu qui l’éclairait en ce moment faisait saillir les angles de ses os et rendait sa maigreur affreusement visible. Comme elle grelotait toujours, elle avait pris l’habitude de serrer ses deux genoux l’un contre l’autre.
Tout son vêtement n’était qu’un haillon qui eût fait pitié l’été et qui faisait horreur l’hiver. Elle n’avait sur elle que de la toile trouée ; pas un chiffon de laine. On voyait sa peau çà et là, et l’on y distinguait partout des taches bleues ou noires qui indiquaient les endroits où la Thénardier l’avait touchée. Ses jambes nues étaient rouges et grêles. Le creux de ses clavicules était à faire pleurer.
Toute la personne de cette enfant, son allure, son attitude, le son de sa voix, ses intervalles entre un mot et l’autre, son regard, son silence, son moindre geste, exprimaient et traduisaient une seule idée : la crainte. La crainte était répandue sur elle ; elle en était pour ainsi dire couverte  ; la crainte ramenait ses coudes contre ses hanches, retirait ses talons sous ses jupes, lui faisait tenir le moins de place possible, ne lui laissait de souffle que le nécessaire, et était devenue ce qu’on pourrait appeler son habitude de corps, sans variation possible que d’augmenter. Il y avait au fond de sa prunelle un coin étonné où était la terreur.

Extrait des Misérables (Deuxième partie, Livre troisième, chapitre VIII) de Victor Hugo


Portrait d'Esméralda (dans Notre Dame de Paris de Victor Hugo)

Dans un vaste espace laissé libre entre la foule et le feu, une jeune fille dansait.

   Si cette jeune fille était un être humain,  ou une fée, ou un ange, c'est ce que Gringoire, tout philosophe sceptique, tout poète ironique qu'il était, ne put décider dans le premier moment, tant il fut fasciné par cette éblouissante vision.

   Elle n'était pas grande, mais elle le semblait, tant sa fine taille s'élançait hardiment. Elle était brune, mais on devinait que le jour sa peau devait avoir ce beau reflet des Andalouses et des Romaines. Son petit pied aussi était andalou, car il était tout ensemble à l'étroit et à l'aise dans sa gracieuse chaussure. Elle dansait, elle tournait, elle tourbillonnait sur un vieux tapis de Perse, jeté négligemment sous ses pieds ; et chaque fois qu'en tournoyant la rayonnante figure passait devant vous, ses grands yeux noirs vous jetaient un éclair.

   Autour d'elle tous les regards étaient fixes, toutes les bouches ouvertes ; et en effet, tandis qu'elle dansait ainsi, au bourdonnement du tambour de basque que ses deux bras ronds et purs élevaient au-dessus de sa tête, mince, frêle et vive comme une guêpe, avec son corsage d'or sans pli, sa robe bariolée qui se gonflait, avec ses épaules nues, ses jambes fines que sa jupe découvrait par moments, ses cheveux noirs, ses yeux de flamme, c'était une surnaturelle créature.