Propositions d'exposés :

 

- la figure du vampire (Les Avenières : Milan et Pierre B. Saint-Genix : Thomas et Joris)

- le roman Dracula de Bram Stocker (Les Avenières : Myriam et Mandhy 21 février / Saint Genix : Julie et Camille G.)

- la figure du loup-garou (Les Avenières : Valentine et Coralie / saint-Genix : Swendy et Célie)

- Frankenstein de Marie Shelley (facultatif : et ses adaptations cinématographiques Pierre et Tom 7 février)

- les fantômes (Les Avenières : Loris et Mickaël Saint-Genix : Alexis et Brian)

- le Fantôme de Canterville d'Oscar Wilde (réservé à un élève éprouvant de grosses difficultés en lecture Les Avenières : Lucas U. et Yohann 28 février  / Saint-Genix : Sarah et Maya)

- Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde (Les Avenières : Kérem - Cathy 14 février/ Quantin C. et Mathis)

- le pacte avec le démon : Faust  (Les Avenières : Elsa - Myriam 31 janvier / Saint Genix : Maureen et Ophélie))

 

 

Définitions du fantastique :

 

Un instant d'hésitation :

Dans un monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons, sans diables, sylphides, ni vampires, se produit un événement qui ne peut s’expliquer par les lois de ce même monde familier. Celui qui perçoit l’événement doit opter pour l’une des deux solutions possibles : ou bien il s’agit d’une illusion des sens, d’un produit de l’imagination et les lois du monde restent alors ce qu’elles sont ; ou bien l’événement a véritablement eu lieu, il est partie intégrante de la réalité, mais alors cette réalité est régie par des lois inconnues de nous. Ou bien le diable est une illusion, un être imaginaire ; ou bien il existe réellement, tout comme les autres êtres vivants : avec cette réserve qu’on le rencontre rarement.
Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu’on choisit l’une ou l’autre réponse, on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l’étrange ou le merveilleux. Le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel.

Introduction à la littérature fantastique, Tzvetan Todorov

 

Les créatures du fantastique :

Il peut sembler fort étrange qu’un fantôme soit senti comme faisant partie de l’univers fantastique, quand un ogre ou un farfadet, créatures non moins surnaturelles, ressortissent non moins à la féerie.
Il est important de distinguer sans tarder entre ces notions proches trop souvent confondues. Le féerique est un univers merveilleux qui s’oppose au monde réel sans en détruire la cohérence. Le fantastique, au contraire, manifeste un scandale, une déchirure, une irruption insolite, presque insupportable dans le monde réel. Autrement dit, le monde féerique et le monde réel coexistent sans heurt ni conflit. Ce sont deux milieux qui obéissent à des lois incompatibles et qui sont habités chacun par des êtres qui vivent respectivement à l’aise et tout naturellement dans ces univers différents […] L’univers du merveilleux est peuplé de dragons, de licornes et de fées ; les miracles et les métamorphoses y sont continus ; la baguette magique, d’un usage courant ; les talismans, les génies, les elfes et les animaux reconnaissants y abondent ; les marraines, sur-le-champ, exaucent les vœux des héroïnes méritantes. Ce monde enchanté est harmonieux, sans contradiction […]
Le fantastique suppose la solidité du monde réel, mais pour mieux la ravager […] Alors vacillent les certitudes les mieux assises et l’Epouvante s’installe. La démarche essentielle du fantastique est l’Apparition : ce qui ne peut pas arriver et qui se produit pourtant, en un point et à un instant précis, au cœur d’un univers parfaitement repéré et d’où on estimait le mystère à jamais banni. Tout semble comme aujourd’hui et comme hier : tranquille, banal, sans rien d’insolite et voici que lentement s’insinue ou que soudain se déploie l’Inadmissible.
La féerie est un récit situé dès le début dans l’univers fictif (4) des enchanteurs et des génies. Les premiers mots de la première phrase sont déjà un avertissement : En ce temps-là ou Il y avait une fois… C’est pourquoi les fées et les ogres ne sauraient inquiéter personne. L’imagination les exile dans un monde lointain […] sans rapport ni communication avec la réalité de chaque jour où l’esprit n’accepte guère qu’ils puissent faire irruption […]
La différence est éclatante, dès qu’il s’agit de fantômes ou de vampires. Certes, ce sont aussi des êtres d’imagination, mais cette fois l’imagination ne les situe pas dans un monde lui-même imaginaire ; elle se les représente ayant leurs entrées dans le monde réel.

Anthologie du fantastique de Roger Caillois